La composition des argiles

Illite, montmorillonite, kaolinite

compositions des argiles rose, blanche et verte

Pour classifier les argiles, c’est souvent sur leur couleur que nous nous basons. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette approche n’est pas la plus juste… Pourquoi ? Parce que leur teinte dépend essentiellement de leur concentration en fer, mais ne nous dit pas quelle est leur structure !

Voici donc quelques éléments qui vous permettront de bien comprendre la composition des argiles !

Qu'est-ce que l'argile ?

Petite description de l'argile

Étymologiquement, le terme argile est issu du latin « argilla », ou « terre blanche ». Pour faire simple, c’est une matière sédimentaire omniprésente à la surface du globe, adoptant une structure en feuillets de deux ou trois couches, plus ou moins riches en minéraux. Elle fait partie de la famille des silicates : le dioxyde de silicum qui la compose se mêle donc à des oxydes métalliques.

A quoi sont dues les différences entre les argiles ? Comme vous pouvez l’imaginer, au fil du temps et des aléas météorologiques, les roches sont soumises à un ensemble de contraintes. Ces variations climatiques et environnementales viennent modifier leur structure et leur conférer des propriétés bien particulières. C’est aussi la raison pour laquelle parler d’argile, au singulier, n’est pas tout à fait vrai. En réalité, il existe DES argiles 😉.

La formation de l'argile

La formation de minéraux argileux peut résulter d’un ensemble de phénomènes. D’une part, l’altération des roches mères, sous l’effet de l’érosion, peut donner naissance à l’argile. Ce phénomène se produit sous l’effet de la pluie, des vents ou encore des variations de température. Le climat et la région conditionnent donc également le type d’argile susceptible d’être découvert.

D’autre part, il se peut que les argiles naissent de transformations, suite à l’interaction de différents minéraux entre eux.

Les différentes catégories d'argiles

Les argiles se différencient selon la structure de leurs feuillets et le nombre de couches qu’ils contiennent, qui leur permet d’abriter plusieurs types de minéraux et d’afficher des propriétés d’absorption et d’adsorption spéciales.  Nous pouvons les classer selon 9 catégories : les chlorites, la kaolinite, les smectites, la vermiculite, la glauconite, les illites et les argiles fibreuses. Pour Je ne vais pas vous faire un exposé moléculaire, donc je m’en tiendrai aux 3 catégories principales affichant des vertus thérapeutiques : les smectites, la kaolinite et les illites.

Les smectites, incluant l'argile montmorillonite

L’appellation smectite remplace désormais le terme de montmorillonite, en l’englobant aux côtés de la bentonite et de la saponite, entre autres. L’argile montmorillonite argile est extrêmement pure, ce qui la rend plus puissante que les illites ou que les kaolinites. Les smectites sont aussi très absorbantes, et c’est la raison pour laquelle on peut les qualifier d’argiles gonflantes.

L'argile illite

L’argile illite tire son nom de l’Illinois et se révèle intéressante pour sa capacité d’absorption, même si elle n’est pas gonflante. De même, elle est très adsorbante. Sa qualité n’est pas aussi élevée que celle des montmorillonites, mais elle est également moins agressive pour les peaux sensibles. C’est donc un choix intéressant pour profiter des bienfaits de l’argile, avec douceur et efficacité.

Les kaolinites

Contrairement aux illites et aux smectites, qui se composent de feuillets à trois couches, ceux des kaolinites n’en ont que deux. Elles sont moins absorbantes et plus douces que les autres, ce qui les rend idéales pour les peaux sensibles.

Les propriétés de l'argile

Une remarquable capacité d’absorption

Grâce à sa structure en feuillets, l’argile dispose d’une grande capacité d’absorption. Cela vaut non seulement pour le liquide, mais également pour les impuretés de la peau et même pour les odeurs ! Les molécules se laissent alors piéger dans les interstices entre les couches d’argile, expliquant son action purifiante.

Des vertus adsorbantes

Outre son pouvoir absorbant, l’argile est également adsorbante. Qu’est-ce que cela signifie ? Elle est capable de capter des molécules à sa surface, afin d’en débarrasser l’organisme.

Des bienfaits thérapeutiques variés

L’argile est utilisée dans bien des cadres, et pas uniquement en cosmétique. En effet, elle a été employée à travers les âges pour ses vertus thérapeutiques. Cicatrisante, antiseptique, équilibrante, anti-inflammatoire, antiacide, adoucissante, purifiante, nettoyante… Ces minéraux vivants semblent vouloir débarrasser leur environnement de toutes les impuretés et de tous les maux qu’ils rencontrent. En usage interne sur avis médical, mais aussi sous la forme de cataplasmes, cette matière 100 % naturelle apparaît souvent comme un allié de taille au quotidien.

Sources

HERNOT, François. « L’argile, son utilisation à l’officine » Thèse pour le Diplôme d’État de Docteur en Pharmacie, Université d’Angers, 2016.

BEAUCHAMP, Jacques. (2005). Eléments de pédologie et d’hydrogéologie, chapitre 2 – Les argiles. Université de Picardie Jules Verne.

DEXTREIT, Raymond. (2019). l’Argile qui guérit, édition revue et augmentée par Pascal Labbé. Éditions de Terran.